Projet d'agroforesterie de Rwenzori: protéger la canopée ougandaise

24 septembre 2020
Assurer une meilleure sécurité alimentaire et des revenus plus stables par l’agroforesterie et la régénération de la culture du café

Lancé en 2018, après les résultats encourageants de notre programme d'agroforesterie en Éthiopie, le projet Rwenzori en Ouganda prend de l'ampleur : 1 600 bénéficiaires directs seront formés aux techniques d'agroforesterie et aux pratiques agricoles durables, et plus de 180 000 arbres seront plantés d'ici la fin de l’année 2020.

Ce projet, géré en partenariat avec PUR Projet, l'Union coopérative des agriculteurs de Rwenzori et les agronomes de la société Louis Dreyfus Company (LDC), se fonde sur la formation des petits agriculteurs aux bonnes pratiques d’une production caféière durable et sur la distribution de plants d’arbres destinés à favoriser la régénération des écosystèmes dont ils dépendent.

Du 11 au 28 février de cette année, le projet a également sensibilisé plus de 18 000 personnes originaires de 15 villages à la préservation et à la restauration de l'environnement par le biais de pièces de théâtre interactives, à travers lesquelles les agriculteurs ont été encouragés à préserver la forêt tropicale dans les parcs nationaux à proximité et à planter des arbres pour produire du café de manière durable.

Nous nous sommes entretenus avec les bénéficiaires du projet Catherine Nyanjala et Joel Kaghalhamire, qui ont participé aux formations sur les bonnes pratiques agricoles en 2019, puis, en 2020, ont commencé à accompagner les caféiculteurs sur la mise en œuvre des systèmes agroforestiers et des méthodes de production durable.

« Lorsque nous avons rejoint le projet en 2019, Catherine et moi avons beaucoup appris sur les méthodes de régénération du café et d’agroforesterie. Par exemple, nous avons commencé à planter des bananiers, qui offrent de l’ombre à nos plants de café et de vanille quand ceux-ci en ont besoin. Grâce à ces arbres, notre parcelle est toujours fraîche et mieux adaptée aux périodes de sécheresse, et nous disposons de bananes pour notre alimentation », explique Joel

« Afin de pouvoir produire davantage de café, nous achetions des engrais et de l'engrais vert. Grace à ce projet, nous arrivons maintenant à produire notre propre compost en utilisant nos déchets organiques et les trois fosses à compost que nous avons creusées. Cela nous aide à réduire nos coûts de production », déclare Catherine

Récolter le café est en soi un travail difficile, mais les tâches d’un caféiculteur ne s’arrêtent pas là: il doit également s’occuper de ses plantations, en planifiant soigneusement le moment de planter, tailler et rajeunir ses précieux arbres.

«Nous avons également été encouragés à élaguer correctement les arbres pour une meilleure aération et afin de mieux contrôler les mauvaises herbes et les maladies. Pour nous, producteurs de café, couper des branches n'est pas intuitif et nous sommes heureux de savoir maintenant comment procéder. Nous commençons à pouvoir observer une évolution dans les rendements du café - notre poids de café par sac augmente. C'est un très bon signe que les cerises de café deviennent plus grosses », ajoute Joel.

Comme en Éthiopie, le projet vise désormais, une fois sa faisabilité confirmée, à compléter les initiatives d'agroforesterie par la fourniture de réchauds plus performants, afin d’améliorer les conditions sanitaires des foyers et de réduire le temps consacré par les femmes à la collecte du bois et à la cuisine, tout en protégeant l'environnement local.

Des études et des activités visant à offrir de meilleurs débouchés aux agriculteurs sont également envisagées, afin d’assurer des perspectives économiques durables aux communautés de caféiculteurs de la région de Rwenzori.

En savoir plus sur le soutien de LDF aux caféiculteurs de la région de Rwenzori: